Un père, parti sur le front lors de la Première Guerre mondiale, envoie des fleurs séchées à sa toute petite fille pour qu’elle ne l’oublie pas. Voilà ce que raconte l’exposition Fleurs d’armes, une façon originale et émouvante de commémorer le centenaire de l’Armistice qui a mis fin au premier conflit mondial en 1918.

Un texte de Catherine François

Il s’appelait George Stephen Cantlie. Lieutenant-colonel de l’armée canadienne, il est envoyé sur le front combattre l’ennemi allemand lors de la Première Guerre mondiale.

Montréalais d’origine, il est père de cinq enfants. La petite dernière s’appelle Celia. Elle n’a qu’un an quand son papa part à la guerre. Alors, pour lui dire tout son amour, parce qu’il ne sait pas s’il reviendra un jour et parce qu’il ne veut pas qu’elle l’oublie, il cueille pour elle, dans les trous d’obus, dans les champs de bataille qu’il traverse, dans les jardins qu’il croise, des fleurs.

Il les fait sécher dans un livre, puis il les lui envoie avec des petits mots d’amour : « from Daddy with love », « with love from Baba to darling Celia »…

Dans l’horreur qu’il vit jour et nuit, dans l’apocalypse qui déchire sa vie, le père se penche pour ramasser la beauté et l’envoyer à son enfant chérie.

« Même en temps de guerre, dans la noirceur, il était capable de penser à l’amour, à sa famille et d’avoir un peu d’espoir, de marcher dans les champs et de prendre une fleur pour sa fille », fait remarquer la commissaire de l’exposition Viveka Melki.

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