Je crois que pour guérir de nos blessures, nous devons les accepter.
Georges Vanier était l’un des plus célèbres combattants canadiens. Il était un membre fondateur du 22e bataillon d’infanterie, un des bataillons établis pour les soldats francophones, bien connu au Canada anglais sous le nom de « Vandoos ».
En 1918, Vanier se fit amputer la jambe droite après avoir été frappé par un obus. Il vécut, avec ses blessures, une vie entièrement consacrée à servir le Canada soit dans l’armée, soit comme diplomate ou comme gouverneur général. Son handicap devint sa force.
– Viveka Melki
Georges Vanier (1888-1867)
Vanier fut décoré deux fois de la Croix militaire et mérita l’Ordre du Service distingué pour bravoure. Après l’échec de l’offensive allemande du printemps 1918, les Alliés montèrent, au mois d’août suivant, une contre-offensive. Vanier était avec le Corps canadien qui a contribué aux victoires à l’est d’Amiens en France. Or, son bataillon fut décimé durant la conquête de Chérisy. Il prit le commandement lorsque le commandant du régiment se blessa, le premier jour de l’attaque, mais il fut lui-même blessé le lendemain, tiré à la poitrine et aux deux jambes. Sa jambe droite fut ensuite amputée. Vanier resta en France pour récupérer, refusant d’être envoyé en Grande-Bretagne alors que ses hommes étaient toujours en guerre. Son journal d’août 1914, l’un des milliers de journaux conservés par les soldats canadiens durant la guerre, offre un aperçu unique de son épuisement et de la chaleur étouffante qui l’ont affligé durant sa convalescence. Il témoigne aussi de la camaraderie qui a maintenu sa bonne humeur.
La Première Guerre mondiale a façonné sa vie. Vanier a réussi à personnifier la participation du Québec à la guerre. Avec sa bravoure et son leadership, il était voué à réussir. Vanier a mené une carrière à la fois militaire et diplomatique, servant son pays en tant que major général et ambassadeur. Il a été le premier Canadien français à occuper le poste d’ambassadeur du Canada en France. Vanier était également connu pour son engagement envers sa famille et envers l’Église; il construisit d’ailleurs une chapelle à Rideau Hall afin d’exprimer sa foi.
Il était gouverneur général au début des célébrations du centenaire du Canada, mais n’a pas vécu pour en voir la fin puisqu’il est décédé en mars 1967.
Pour en apprendre davantage sur Georges Vanier :
Les lettres de guerre de Vanier sont publiées dans Georges Vanier: Soldier – The Wartime Letters and Diaries 1915-1919 (2000). Il fait l’objet d’une biographie par son fils, Jean Vanier, Ma faiblesse, c’est ma force – Un aperçu de la vie intérieure du général Georges Vanier, gouverneur général du Canada de 1960 à 1967 (1970); et Mary Frances Coady, Georges and Pauline Vanier – Portrait of a Couple (2011). Un documentaire de l’Office national du film de 1960, Georges-P. Vanier : soldat, diplomate, gouverneur général, présente un bref portrait de la vie de Vanier et offre des entrevues sur ses expériences de guerre.
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Cristal optique
« Le soldat anéanti de corps et d’esprit, tourmenté à jamais à la suite de la guerre. »
– Mark Raynes Roberts
Mémoire olfactive
« Dans un hôpital militaire, flotte l’odeur du camphre et des antiseptiques, laissant place à la guérison du corps et de l’esprit. »
– Alexandra Bachand
Georges Vanier (1888-1867)
« Georges Vanier a terminé sa vie dans le bureau le plus haut placé du pays en tant que gouverneur général du Canada. Il était un jeune avocat fraîchement diplômé de l’Université Laval lorsque la Première Guerre mondiale a été déclarée en 1914. Il s’est enrôlé comme officier et a contribué à l’organisation du 22e bataillon d’infanterie, le régiment fondé pour les soldats canadien-français. »
– Alexander Reford
Lettre de Cantlie
Approche Botanique
Enjeux de conservation des spécimens botaniques de George Stephen Cantlie à être présentés dans l’exposition Fleurs d’armes
Expertise contractuelle de Céline Arseneault, botaniste et archiviste (botaniste à la retraite et bibliothécaire au Jardin botanique de Montréal) mai 2016.
Évaluation de l’état de conservation
- Les échantillons de fleurs séchées ont été conservés, pressés dans les lettres/papiers/enveloppes originaux pendant près de 100 ans, à l’exception d’une enveloppe contenant une fleur.
- Certaines fleurs avaient des morceaux de tissus ou de textiles collés à elles.
- Certaines fleurs avaient déteint ou laissé des traces sur les papiers.
- Les fleurs étaient sèches, friables et dans certains cas, très fragiles et brisées en morceaux (ceux-ci étaient contenus dans le papier et dans les enveloppes).
- Certaines enveloppes contenaient plus d’un échantillon et plus d’une espèce végétale.
- Les fleurs détiennent une valeur historique, mais aucune valeur de biodiversité en tant qu’herbier scientifique parce qu’elles n’ont pas été documentées comme telles.
- L’identification botanique a été réalisée conformément aux informations contenues dans les lettres (dates, lieux) et avec le matériel disponible (surtout des fleurs, les couleurs, quelques feuilles) pour l’identification provisoire du genre scientifique.
- Les fleurs ont une signification historique dans le contexte des archives de Cantlie, dans le cadre de la correspondance adressée principalement à sa fille Celia (ou exceptionnellement à sa femme ou à ses autres filles). Elles sont considérées comme «objets» inclus dans les Règles de description des documents d’archives par le Conseil canadien des archives: http://www.cdncouncilarchives.ca/RAD/RAD_Chapter11_Dec2002.pdf
- Le but principal de la présente évaluation était d’éviter l’altération de l’intégrité de ces objets.
- Les documents, les lettres et les enveloppes qui les accompagnent apportent une valeur significative importante (dates, en-têtes, timbres postaux, annotations, écritures, etc.) aux objets. Voir le lien ci-dessus.
Projet original pour l’exposition: inclusion de fleurs en pastilles de résine
- La proposition d’exposition initiale comprenait des fleurs contenues dans la résine polymère transparente (sous forme de pastilles) où chacune était temporairement encastrée dans une sculpture de cristal à des fins d’affichage.
Problèmes de conservation liés à la résine acrylique
- L’acrylique transparent et la résine de type polymère peuvent être utilisés de façon efficace pour les spécimens botaniques frais, toutefois: Les spécimens botaniques séchés sont organiques et fragiles. La friabilité augmente avec la sécheresse, l’âge et la manipulation. Le taux d’humidité et les changements dans l’environnement peuvent engendrer la détérioration par les moisissures, les acariens ou d’autres façons. Les pigments plus anciens et les spécimens botaniques euxmêmes sont aussi très sensibles à la chaleur et à la lumière. https://www.nps.gov/museum/publications/conserveogram/01‐03.pdf – http://conservation.myspecies.info/node/35
- Ce procédé de conservation des fleurs avec l’acrylique implique un processus de chauffage qui crée de l’énergie statique et de l’énergie thermique. L’énergie statique augmente la fragilité et le risque pour les spécimens d’exploser dans la résine.
- En raison de leur valeur historique, aucun des spécimens n’a pu être utilisé pour expérimentation afin de valider l’énoncé précédent.
- À ce stade, où les fleurs ont déjà été soumises au changement de couleur avec le temps, nous pouvons supposer que le recouvrement par polymère accélérerait la décoloration des fleurs.
- Aucune étude n’est disponible au sujet de la conservation à long terme (décoloration, détérioration) de la résine acrylique.
- Ce type de recouvrement n’est généralement pas conseillé pour les archives ou pour la conservation historique, car il modifie les spécimens.
- Ce type de recouvrement n’est PAS recommandé dans la littérature de la conservation pour le matériel organique plus vieux comme les spécimens botaniques et le papyrus (références disponibles sur demande)
- Pour ces raisons et considérant la détérioration éventuelle des spécimens, le recouvrement par résine acrylique n’était pas recommandé pour les fleurs de Cantlie.
Problèmes de conservation concernant le recouvrement entre deux panneaux de verre
- Même pressées, les fleurs séchées ont une épaisseur et certaines plus que d’autres. Cela fait en sorte qu’elles ne peuvent être enfermées facilement entre deux panneaux de verre (ou d’acrylique) avec un cadre, particulièrement en raison de leur fragilité mais aussi pour des questions pratiques et d’esthétique (par exemple, le type de colle transparente utilisée sur le verre, le type de cadre, etc.)
Le montage
- Tel que mentionné plus haut, les fleurs séchées vues comme des objets n’ont pas de valeur historique significative lorsqu’elles sont séparées des archives et des documents les accompagnant. La conservation d’archives vise à préserver toutes les parties d’un élément (ou un dossier historique).
- Produire une série de spécimens botaniques dans des cadres individuels viendrait à l’encontre de la conservation d’archives.
- Le montage flottant inclut un papier non acide texturé et blanc cassé.
- La colle de polymère stable pour l’archivage a été recommandée par l’Herbarium Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour être utilisée sur les fleurs et nous l’utilisons également pour les documents.
- Après avoir étudié les exigences de transport de l’exposition et afin de minimiser le reflet et d’assurer une vue sans éblouissement, le cadre en acrylique de haute qualité recommandé par le musée, dans un acrylique antiéblouissement finition mate, a été utilisé à la place du verre.
- Les configurations préalables ont été réalisées par Céline Arseneault et Viveka Melki au printemps 2016 et chacune a été documentée : l’identification botanique, les mesures et le texte de description de chaque dossier inclus dans une description préliminaire des archives de Cantlie.
- 17 dispositions finales (incluant 19 morceaux) ont été encadrées par un encadreur d’expérience à « Au Coin des Artistes » à Montréal sous la supervision de Céline Arseneault pour l’objet de la conservation et afin de constituer la raison d’être principale de l’exposition Fleurs d’armes.