Je crois que l’innocence
est la première victime de la guerre.
Les soldats ont traversé l’Atlantique avec l’innocence dans leurs bagages. Ce sentiment de pureté intérieure n’a toutefois pas fait le voyage de retour.
Plus de 68 000 Canadiens sont morts de blessures subies au combat ou de maladie. Pour plusieurs, ils étaient dans la fleur de l’âge.
Jean Brillant était l’un des deux combattants canadiens-français de la Première Guerre mondiale à recevoir la plus haute distinction militaire de l’Empire britannique. On lui a décerné la Croix de Victoria pour avoir démontré une « intrépidité absolue » dans un acte de bravoure lui ayant coûté la vie.
– Viveka Melki
Lieutenant Jean Brillant (1890-1918)
Sur la pierre tombale de Jean Brillant, au cimetière militaire australien de Villers-Bretonneux en France, son épitaphe dit : « Fils de Joseph Brillant, enrôlé volontairement à Rimouski, province de Québec, tombé glorieusement sur le sol de ses ancêtres. »
Brillant a donné sa vie pour sa patrie, pour le Québec et pour la France. En décembre 1918, à Rimouski, lorsque le gouverneur général du Canada a présenté la Croix de Victoria posthume accordée à Jean Brillant à son père en deuil, Joseph Brillant, ce fut un événement très touchant pour tous. Une grande foule d’élus, de clercs, de militaires et de citoyens était rassemblée dans la grande salle du Séminaire de Rimouski pour voir le duc de Devonshire remettre à son père la médaille et lire un message provenant du roi George V. L’extraordinaire bravoure de Jean Brillant lui a valu la plus haute distinction décernée aux soldats combattant sous la couronne britannique. Cela lui avait coûté la vie à peine quatre mois plus tôt.
Jean Brillant était issu d’une famille modeste. Son père était ouvrier d’entretien ferroviaire. Lorsqu’il s’est enrôlé, son métier fut répertorié comme « opérateur de télégraphe ». Son frère, Jules Brillant, n’avait pas encore lancé la carrière qui l’amènerait aux sommets des affaires et de la politique du Québec.
Brillant a fait preuve de bravoure à plusieurs reprises. Le 8 août 1918, à la bataille d’Amiens, il charge et capture une mitrailleuse allemande qui empêche l’avancée de ses troupes. Au cours de cette journée, il conduit ses hommes à la victoire lors d’une attaque contre des positions ennemies; 15 mitrailleuses et 150 soldats ennemis sont capturés lors de cette opération. Bien que blessé, il mène ensuite une charge définitive pour faire taire un canon de campagne. Les exploits de Jean Brillant sont devenus légendaires. Avec Joseph Keable (de Saint-Moïse), un autre récipiendaire de la Croix de Victoria, il a été le soldat québécois le plus célèbre de la Grande Guerre. Des rues et des parcs portent son nom à Valcartier, Sainte-Foy, Montréal et Rimouski.
Pour en apprendre davantage sur Jean Brillant :
Jean Brillant fait l’objet d’une biographie dans le Dictionnaire biographique du Canada et fait partie des profils des récipiendaires de la Croix de Victoria dans Trois histoires de bravoure – Le Canada français et la Croix de Victoria de Luc Bertrand.
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Cristal optique
« Le soldat inconnu hurle, à travers le verre cassé,
son innocence perdue pour toujours. »
– Mark Raynes Roberts
Mémoire olfactive
« Aux abords du fleuve St-Laurent, des draps flottent au gré du vent. L’odeur de la lessive fraîche rencontre celle de l’herbe nouvellement coupée. »
– Alexandra Bachand
Lieutenant Jean Brillant (1890-1918)
« L’extraordinaire bravoure de Jean Brillant lui a valu la plus haute distinction décernée aux soldats combattant sous la couronne britannique. Cela lui avait coûté la vie à peine quatre mois plus tôt. »
– Alexander Reford
Lettre de Cantlie
Approche Botanique
Enjeux de conservation des spécimens botaniques de George Stephen Cantlie à être présentés dans l’exposition Fleurs d’armes
Expertise contractuelle de Céline Arseneault, botaniste et archiviste (botaniste à la retraite et bibliothécaire au Jardin botanique de Montréal) mai 2016.
Évaluation de l’état de conservation
- Les échantillons de fleurs séchées ont été conservés, pressés dans les lettres/papiers/enveloppes originaux pendant près de 100 ans, à l’exception d’une enveloppe contenant une fleur.
- Certaines fleurs avaient des morceaux de tissus ou de textiles collés à elles.
- Certaines fleurs avaient déteint ou laissé des traces sur les papiers.
- Les fleurs étaient sèches, friables et dans certains cas, très fragiles et brisées en morceaux (ceux-ci étaient contenus dans le papier et dans les enveloppes).
- Certaines enveloppes contenaient plus d’un échantillon et plus d’une espèce végétale.
- Les fleurs détiennent une valeur historique, mais aucune valeur de biodiversité en tant qu’herbier scientifique parce qu’elles n’ont pas été documentées comme telles.
- L’identification botanique a été réalisée conformément aux informations contenues dans les lettres (dates, lieux) et avec le matériel disponible (surtout des fleurs, les couleurs, quelques feuilles) pour l’identification provisoire du genre scientifique.
- Les fleurs ont une signification historique dans le contexte des archives de Cantlie, dans le cadre de la correspondance adressée principalement à sa fille Celia (ou exceptionnellement à sa femme ou à ses autres filles). Elles sont considérées comme «objets» inclus dans les Règles de description des documents d’archives par le Conseil canadien des archives: http://www.cdncouncilarchives.ca/RAD/RAD_Chapter11_Dec2002.pdf
- Le but principal de la présente évaluation était d’éviter l’altération de l’intégrité de ces objets.
- Les documents, les lettres et les enveloppes qui les accompagnent apportent une valeur significative importante (dates, en-têtes, timbres postaux, annotations, écritures, etc.) aux objets. Voir le lien ci-dessus.
Projet original pour l’exposition: inclusion de fleurs en pastilles de résine
- La proposition d’exposition initiale comprenait des fleurs contenues dans la résine polymère transparente (sous forme de pastilles) où chacune était temporairement encastrée dans une sculpture de cristal à des fins d’affichage.
Problèmes de conservation liés à la résine acrylique
- L’acrylique transparent et la résine de type polymère peuvent être utilisés de façon efficace pour les spécimens botaniques frais, toutefois: Les spécimens botaniques séchés sont organiques et fragiles. La friabilité augmente avec la sécheresse, l’âge et la manipulation. Le taux d’humidité et les changements dans l’environnement peuvent engendrer la détérioration par les moisissures, les acariens ou d’autres façons. Les pigments plus anciens et les spécimens botaniques euxmêmes sont aussi très sensibles à la chaleur et à la lumière. https://www.nps.gov/museum/publications/conserveogram/01‐03.pdf – http://conservation.myspecies.info/node/35
- Ce procédé de conservation des fleurs avec l’acrylique implique un processus de chauffage qui crée de l’énergie statique et de l’énergie thermique. L’énergie statique augmente la fragilité et le risque pour les spécimens d’exploser dans la résine.
- En raison de leur valeur historique, aucun des spécimens n’a pu être utilisé pour expérimentation afin de valider l’énoncé précédent.
- À ce stade, où les fleurs ont déjà été soumises au changement de couleur avec le temps, nous pouvons supposer que le recouvrement par polymère accélérerait la décoloration des fleurs.
- Aucune étude n’est disponible au sujet de la conservation à long terme (décoloration, détérioration) de la résine acrylique.
- Ce type de recouvrement n’est généralement pas conseillé pour les archives ou pour la conservation historique, car il modifie les spécimens.
- Ce type de recouvrement n’est PAS recommandé dans la littérature de la conservation pour le matériel organique plus vieux comme les spécimens botaniques et le papyrus (références disponibles sur demande)
- Pour ces raisons et considérant la détérioration éventuelle des spécimens, le recouvrement par résine acrylique n’était pas recommandé pour les fleurs de Cantlie.
Problèmes de conservation concernant le recouvrement entre deux panneaux de verre
- Même pressées, les fleurs séchées ont une épaisseur et certaines plus que d’autres. Cela fait en sorte qu’elles ne peuvent être enfermées facilement entre deux panneaux de verre (ou d’acrylique) avec un cadre, particulièrement en raison de leur fragilité mais aussi pour des questions pratiques et d’esthétique (par exemple, le type de colle transparente utilisée sur le verre, le type de cadre, etc.)
Le montage
- Tel que mentionné plus haut, les fleurs séchées vues comme des objets n’ont pas de valeur historique significative lorsqu’elles sont séparées des archives et des documents les accompagnant. La conservation d’archives vise à préserver toutes les parties d’un élément (ou un dossier historique).
- Produire une série de spécimens botaniques dans des cadres individuels viendrait à l’encontre de la conservation d’archives.
- Le montage flottant inclut un papier non acide texturé et blanc cassé.
- La colle de polymère stable pour l’archivage a été recommandée par l’Herbarium Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour être utilisée sur les fleurs et nous l’utilisons également pour les documents.
- Après avoir étudié les exigences de transport de l’exposition et afin de minimiser le reflet et d’assurer une vue sans éblouissement, le cadre en acrylique de haute qualité recommandé par le musée, dans un acrylique antiéblouissement finition mate, a été utilisé à la place du verre.
- Les configurations préalables ont été réalisées par Céline Arseneault et Viveka Melki au printemps 2016 et chacune a été documentée : l’identification botanique, les mesures et le texte de description de chaque dossier inclus dans une description préliminaire des archives de Cantlie.
- 17 dispositions finales (incluant 19 morceaux) ont été encadrées par un encadreur d’expérience à « Au Coin des Artistes » à Montréal sous la supervision de Céline Arseneault pour l’objet de la conservation et afin de constituer la raison d’être principale de l’exposition Fleurs d’armes.