Je crois que la famille fait partie intégrante de l’expérience de la guerre.
Comme d’autres soldats, George Stephen Cantlie avait deux familles : sa famille à la maison et sa famille régimentaire. Cantlie a mené sa famille régimentaire — le Black Watch de Montréal — outre-mer, dans les batailles du mont Sorrel et de la Somme. Membre de la milice depuis l’âge de quatorze ans, il incarnait l’héritage écossais et la tradition militaire de Montréal. Cantlie envoyait à la maison un flot constant de lettres à sa femme et à ses cinq enfants. Pour sa plus jeune, la petite Celia, chaque mot et chaque fleur qui ont survécu sont autant de rappels poignants des pensées de son père en temps de guerre.
– Viveka Melki
George Stephen Cantlie (1867-1956)
Cantlie a été soldat durant une grande partie de sa vie. À partir des années 1880, il a servi au sein de divers régiments montréalais alors qu’il n’était qu’un garçon soldat âgé de 14 ans. En 1914, lorsqu’il s’est enrôlé, il avait 48 ans. Cantlie a pris le commandement du 5e bataillon du Royal Highlanders of Canada, Le Black Watch, qui a quitté pour l’Europe en tant que 42e bataillon du Corps expéditionnaire canadien. En juin 1915, le régiment a quitté Montréal après une marche grandiose menée par Cantlie depuis son arsenal sur la rue Bleury jusqu’au navire de la troupe, en attente dans le port de Montréal.
En 1915, le Black Watch a combattu à la bataille du mont Sorrel. Lors de la bataille de la Somme, en 1916, plusieurs soldats du régiment et plusieurs hommes furent tués et Cantlie fut légèrement blessé. Considéré trop âgé pour commander un bataillon au front, Cantlie passa le restant de la guerre en Angleterre en tant que commandant du 20e bataillon de réserve. Il entraîna des soldats afin de renforcer, au front, les bataillons de Montréal épuisés par chacun des engagements militaires. Les lettres qu’il envoyait à sa femme et à ses cinq enfants pendant la guerre brossent le portrait d’un père bienveillant et d’un commandant qui se souciait constamment de ses hommes.
Décrit en tant qu’« officier et homme courtois » dans diverses rubriques nécrologiques exhaustives publiées lors de son décès en 1956, Cantlie a été associé au Black Watch pendant 71 remarquables années. Il était le père du régiment, étroitement associé aux valeurs et aux racines de la communauté écossaise de Montréal.
Pour en apprendre davantage sur George Stephen Cantlie :
George Stephen Cantlie fait l’objet d’un article de fond paru à l’hiver 2011 dans The Red Hackle, la revue de La Garde Noire (Royal Highland Regiment) du Canada.
http://www.blackwatchcanada.com/images/stories/red_hackle_16.pdf
Appuyez sur les images ci-dessous pour afficher le contenu:
Cristal optique
« Trois roses s’entrelancent pour représenter la famille et le contraste entre la guerre et la maison, la nuit et le jour; trois lettres flottent sur un nuage. »
– Mark Raynes Roberts
Mémoire olfactive
« Songes de la maison familiale à l’heure du bain. Un feu de bois qui crépite, avive des notes cuirées, qui émanent de l’écurie. »
– Alexandra Bachand
George Stephen Cantlie (1867-1956)
« George Stephen Cantlie est le personnage central de cette exposition. Ses lettres envoyées à sa plus jeune fille Celia sont l’inspiration même de Fleurs D’ARMES. »
– Alexander Reford
Lettre de Cantlie
Approche Botanique
Enjeux de conservation des spécimens botaniques de George Stephen Cantlie à être présentés dans l’exposition Fleurs d’armes
Expertise contractuelle de Céline Arseneault, botaniste et archiviste (botaniste à la retraite et bibliothécaire au Jardin botanique de Montréal) mai 2016.
Évaluation de l’état de conservation
- Les échantillons de fleurs séchées ont été conservés, pressés dans les lettres/papiers/enveloppes originaux pendant près de 100 ans, à l’exception d’une enveloppe contenant une fleur.
- Certaines fleurs avaient des morceaux de tissus ou de textiles collés à elles.
- Certaines fleurs avaient déteint ou laissé des traces sur les papiers.
- Les fleurs étaient sèches, friables et dans certains cas, très fragiles et brisées en morceaux (ceux-ci étaient contenus dans le papier et dans les enveloppes).
- Certaines enveloppes contenaient plus d’un échantillon et plus d’une espèce végétale.
- Les fleurs détiennent une valeur historique, mais aucune valeur de biodiversité en tant qu’herbier scientifique parce qu’elles n’ont pas été documentées comme telles.
- L’identification botanique a été réalisée conformément aux informations contenues dans les lettres (dates, lieux) et avec le matériel disponible (surtout des fleurs, les couleurs, quelques feuilles) pour l’identification provisoire du genre scientifique.
- Les fleurs ont une signification historique dans le contexte des archives de Cantlie, dans le cadre de la correspondance adressée principalement à sa fille Celia (ou exceptionnellement à sa femme ou à ses autres filles). Elles sont considérées comme «objets» inclus dans les Règles de description des documents d’archives par le Conseil canadien des archives: http://www.cdncouncilarchives.ca/RAD/RAD_Chapter11_Dec2002.pdf
- Le but principal de la présente évaluation était d’éviter l’altération de l’intégrité de ces objets.
- Les documents, les lettres et les enveloppes qui les accompagnent apportent une valeur significative importante (dates, en-têtes, timbres postaux, annotations, écritures, etc.) aux objets. Voir le lien ci-dessus.
Projet original pour l’exposition: inclusion de fleurs en pastilles de résine
- La proposition d’exposition initiale comprenait des fleurs contenues dans la résine polymère transparente (sous forme de pastilles) où chacune était temporairement encastrée dans une sculpture de cristal à des fins d’affichage.
Problèmes de conservation liés à la résine acrylique
- L’acrylique transparent et la résine de type polymère peuvent être utilisés de façon efficace pour les spécimens botaniques frais, toutefois: Les spécimens botaniques séchés sont organiques et fragiles. La friabilité augmente avec la sécheresse, l’âge et la manipulation. Le taux d’humidité et les changements dans l’environnement peuvent engendrer la détérioration par les moisissures, les acariens ou d’autres façons. Les pigments plus anciens et les spécimens botaniques euxmêmes sont aussi très sensibles à la chaleur et à la lumière. https://www.nps.gov/museum/publications/conserveogram/01‐03.pdf – http://conservation.myspecies.info/node/35
- Ce procédé de conservation des fleurs avec l’acrylique implique un processus de chauffage qui crée de l’énergie statique et de l’énergie thermique. L’énergie statique augmente la fragilité et le risque pour les spécimens d’exploser dans la résine.
- En raison de leur valeur historique, aucun des spécimens n’a pu être utilisé pour expérimentation afin de valider l’énoncé précédent.
- À ce stade, où les fleurs ont déjà été soumises au changement de couleur avec le temps, nous pouvons supposer que le recouvrement par polymère accélérerait la décoloration des fleurs.
- Aucune étude n’est disponible au sujet de la conservation à long terme (décoloration, détérioration) de la résine acrylique.
- Ce type de recouvrement n’est généralement pas conseillé pour les archives ou pour la conservation historique, car il modifie les spécimens.
- Ce type de recouvrement n’est PAS recommandé dans la littérature de la conservation pour le matériel organique plus vieux comme les spécimens botaniques et le papyrus (références disponibles sur demande)
- Pour ces raisons et considérant la détérioration éventuelle des spécimens, le recouvrement par résine acrylique n’était pas recommandé pour les fleurs de Cantlie.
Problèmes de conservation concernant le recouvrement entre deux panneaux de verre
- Même pressées, les fleurs séchées ont une épaisseur et certaines plus que d’autres. Cela fait en sorte qu’elles ne peuvent être enfermées facilement entre deux panneaux de verre (ou d’acrylique) avec un cadre, particulièrement en raison de leur fragilité mais aussi pour des questions pratiques et d’esthétique (par exemple, le type de colle transparente utilisée sur le verre, le type de cadre, etc.)
Le montage
- Tel que mentionné plus haut, les fleurs séchées vues comme des objets n’ont pas de valeur historique significative lorsqu’elles sont séparées des archives et des documents les accompagnant. La conservation d’archives vise à préserver toutes les parties d’un élément (ou un dossier historique).
- Produire une série de spécimens botaniques dans des cadres individuels viendrait à l’encontre de la conservation d’archives.
- Le montage flottant inclut un papier non acide texturé et blanc cassé.
- La colle de polymère stable pour l’archivage a été recommandée par l’Herbarium Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour être utilisée sur les fleurs et nous l’utilisons également pour les documents.
- Après avoir étudié les exigences de transport de l’exposition et afin de minimiser le reflet et d’assurer une vue sans éblouissement, le cadre en acrylique de haute qualité recommandé par le musée, dans un acrylique antiéblouissement finition mate, a été utilisé à la place du verre.
- Les configurations préalables ont été réalisées par Céline Arseneault et Viveka Melki au printemps 2016 et chacune a été documentée : l’identification botanique, les mesures et le texte de description de chaque dossier inclus dans une description préliminaire des archives de Cantlie.
- 17 dispositions finales (incluant 19 morceaux) ont été encadrées par un encadreur d’expérience à « Au Coin des Artistes » à Montréal sous la supervision de Céline Arseneault pour l’objet de la conservation et afin de constituer la raison d’être principale de l’exposition Fleurs d’armes.