Je crois que la guerre est inhérente à la nature humaine, tout comme l’est le désir pour la victoire.
Les Canadiens répondaient à l’appel de la guerre par amour pour le Roi et pour leur pays. Percival Molson était un grand athlète avec une volonté profonde de gagner. Il patina pour la Coupe Stanley et sprinta aux Olympiques de 1904. Il emmena sa soif de victoire avec lui sur les champs de bataille. Horriblement défiguré par une balle qui lui traversa la joue, il retourna néanmoins au combat après une chirurgie faciale. En 1917, il fut tué par un mortier.
Même dans la victoire, les pertes furent accablantes. Chaque bataille exigeait de grandes quantités de munitions et fauchait de nombreuses vies humaines.
– Viveka Melki
Percival Molson (1880-1917)
La guerre a laissé de nombreux héritages, la plupart d’entre eux affligeants et souvent débilitants. La mort de Percival Molson a été pleurée par tous, mais sa mémoire a perduré à travers le temps grâce au don d’un stade qu’il a fait à l’Université McGill et qui a été nommé en son honneur.
Les monuments sont étroitement liés à la Première Guerre mondiale. Dans les églises, les places publiques, les chapelles des écoles et les quadrilatères des universités, on trouve des cénotaphes, des plaques et des parchemins qui mentionnent le nombre extraordinaire de Canadiens qui sont morts durant la guerre. Plus de 68 000 Canadiens ont perdu la vie sur les champs de bataille ou ont succombé à leurs blessures.
Percival Molson était l’enfant chéri d’une famille déjà célèbre pour ses réalisations dans le brassage de la bière, le monde financier et le sport. Percival Molson était plus connu pour ses qualités d’athlète, excellant au hockey, au football, au rugby, dans les sports de raquette, au sprint et en athlétisme. Élu comme meilleur athlète de McGill pendant trois années consécutives, il a gagné la Coupe Stanley sur la patinoire et a représenté le Canada comme sprinter aux Jeux olympiques de Saint-Louis, en 1904.
Il était l’un de la trentaine de membres de la famille Molson à avoir servi dans l’armée durant la Première Guerre mondiale. Lorsqu’il s’est enrôlé dans le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, en avril 1915, il avait 34 ans. À partir de janvier 1916, Molson entra en action en France. Durant la bataille du mont Sorrel, en juin 1916, il fut gravement blessé au visage par une balle de fusil. Molson décrivit sa blessure à sa mère en ces termes : « J’ai été très très chanceux dans ma blessure. Une balle de fusil passant au milieu d’une joue et au milieu de l’autre, fracturant la mâchoire inférieure des deux côtés, et frappant un peu l’os du côté lors de sa sortie, me coupa légèrement la langue, mais ne toucha pas mes dents. » Molson fut placé dans une salle spécialisée pour la mâchoire à l’Hôpital militaire Queen Alexandra de Londres. Il retourna au Canada en congé médical pour sa convalescence, passant plusieurs semaines dans le chalet d’été de la famille, à Métis, avec son frère Herbert, qui était aussi rentré à la maison pour se remettre d’une chirurgie après que des éclats d’obus aient été enlevés de sa tête.
Comme beaucoup de soldats, Percival Molson refusa l’inactivité pendant que son régiment était au combat. En avril 1917, il convainc le Conseil médical de le déclarer « apte aux services généraux ». Il retourna à l’action en juin. Un mois plus tard, le 5 juin 1917, il mourut, tué par un obus lors de l’inspection d’un peloton. Dans le formulaire de sinistre de l’armée canadienne, il était écrit : « Mort au combat. » En écrivant du front à sa mère affligée, Herbert Molson tenta de la consoler : « Rien n’aurait empêché Percy de revenir; il avait estimé qu’il était assez fort et c’est toujours ainsi que les meilleurs sombrent. »
Pour en apprendre davantage sur Percival Molson :
Percival Molson figure dans les écrits de Karen Molson, L’histoire des Molson 1780-2000 (2001).
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Cristal optique
« La silhouette du soldat symbolise la résolution, le courage et l’honneur dans la lutte acharnée de la bataille. »
– Mark Raynes Roberts
Mémoire olfactive
« À l’aube, se disperse une odeur masculine de tabac et d’alcool, qui galvanise les troupes déterminées. »
– Alexandra Bachand
Percival Molson (1880-1917)
« J’ai été très très chanceux dans ma blessure. Une balle de fusil passant au milieu d’une joue et au milieu de l’autre, fracturant la mâchoire inférieure des deux côtés et frappant un peu l’os du côté lors de sa sortie, me coupa légèrement la langue, mais ne toucha pas mes dents. »
– Alexander Reford
Lettre de Cantlie
Approche Botanique
Enjeux de conservation des spécimens botaniques de George Stephen Cantlie à être présentés dans l’exposition Fleurs d’armes
Expertise contractuelle de Céline Arseneault, botaniste et archiviste (botaniste à la retraite et bibliothécaire au Jardin botanique de Montréal) mai 2016.
Évaluation de l’état de conservation
- Les échantillons de fleurs séchées ont été conservés, pressés dans les lettres/papiers/enveloppes originaux pendant près de 100 ans, à l’exception d’une enveloppe contenant une fleur.
- Certaines fleurs avaient des morceaux de tissus ou de textiles collés à elles.
- Certaines fleurs avaient déteint ou laissé des traces sur les papiers.
- Les fleurs étaient sèches, friables et dans certains cas, très fragiles et brisées en morceaux (ceux-ci étaient contenus dans le papier et dans les enveloppes).
- Certaines enveloppes contenaient plus d’un échantillon et plus d’une espèce végétale.
- Les fleurs détiennent une valeur historique, mais aucune valeur de biodiversité en tant qu’herbier scientifique parce qu’elles n’ont pas été documentées comme telles.
- L’identification botanique a été réalisée conformément aux informations contenues dans les lettres (dates, lieux) et avec le matériel disponible (surtout des fleurs, les couleurs, quelques feuilles) pour l’identification provisoire du genre scientifique.
- Les fleurs ont une signification historique dans le contexte des archives de Cantlie, dans le cadre de la correspondance adressée principalement à sa fille Celia (ou exceptionnellement à sa femme ou à ses autres filles). Elles sont considérées comme «objets» inclus dans les Règles de description des documents d’archives par le Conseil canadien des archives: http://www.cdncouncilarchives.ca/RAD/RAD_Chapter11_Dec2002.pdf
- Le but principal de la présente évaluation était d’éviter l’altération de l’intégrité de ces objets.
- Les documents, les lettres et les enveloppes qui les accompagnent apportent une valeur significative importante (dates, en-têtes, timbres postaux, annotations, écritures, etc.) aux objets. Voir le lien ci-dessus.
Projet original pour l’exposition: inclusion de fleurs en pastilles de résine
- La proposition d’exposition initiale comprenait des fleurs contenues dans la résine polymère transparente (sous forme de pastilles) où chacune était temporairement encastrée dans une sculpture de cristal à des fins d’affichage.
Problèmes de conservation liés à la résine acrylique
- L’acrylique transparent et la résine de type polymère peuvent être utilisés de façon efficace pour les spécimens botaniques frais, toutefois: Les spécimens botaniques séchés sont organiques et fragiles. La friabilité augmente avec la sécheresse, l’âge et la manipulation. Le taux d’humidité et les changements dans l’environnement peuvent engendrer la détérioration par les moisissures, les acariens ou d’autres façons. Les pigments plus anciens et les spécimens botaniques euxmêmes sont aussi très sensibles à la chaleur et à la lumière. https://www.nps.gov/museum/publications/conserveogram/01‐03.pdf – http://conservation.myspecies.info/node/35
- Ce procédé de conservation des fleurs avec l’acrylique implique un processus de chauffage qui crée de l’énergie statique et de l’énergie thermique. L’énergie statique augmente la fragilité et le risque pour les spécimens d’exploser dans la résine.
- En raison de leur valeur historique, aucun des spécimens n’a pu être utilisé pour expérimentation afin de valider l’énoncé précédent.
- À ce stade, où les fleurs ont déjà été soumises au changement de couleur avec le temps, nous pouvons supposer que le recouvrement par polymère accélérerait la décoloration des fleurs.
- Aucune étude n’est disponible au sujet de la conservation à long terme (décoloration, détérioration) de la résine acrylique.
- Ce type de recouvrement n’est généralement pas conseillé pour les archives ou pour la conservation historique, car il modifie les spécimens.
- Ce type de recouvrement n’est PAS recommandé dans la littérature de la conservation pour le matériel organique plus vieux comme les spécimens botaniques et le papyrus (références disponibles sur demande)
- Pour ces raisons et considérant la détérioration éventuelle des spécimens, le recouvrement par résine acrylique n’était pas recommandé pour les fleurs de Cantlie.
Problèmes de conservation concernant le recouvrement entre deux panneaux de verre
- Même pressées, les fleurs séchées ont une épaisseur et certaines plus que d’autres. Cela fait en sorte qu’elles ne peuvent être enfermées facilement entre deux panneaux de verre (ou d’acrylique) avec un cadre, particulièrement en raison de leur fragilité mais aussi pour des questions pratiques et d’esthétique (par exemple, le type de colle transparente utilisée sur le verre, le type de cadre, etc.)
Le montage
- Tel que mentionné plus haut, les fleurs séchées vues comme des objets n’ont pas de valeur historique significative lorsqu’elles sont séparées des archives et des documents les accompagnant. La conservation d’archives vise à préserver toutes les parties d’un élément (ou un dossier historique).
- Produire une série de spécimens botaniques dans des cadres individuels viendrait à l’encontre de la conservation d’archives.
- Le montage flottant inclut un papier non acide texturé et blanc cassé.
- La colle de polymère stable pour l’archivage a été recommandée par l’Herbarium Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour être utilisée sur les fleurs et nous l’utilisons également pour les documents.
- Après avoir étudié les exigences de transport de l’exposition et afin de minimiser le reflet et d’assurer une vue sans éblouissement, le cadre en acrylique de haute qualité recommandé par le musée, dans un acrylique antiéblouissement finition mate, a été utilisé à la place du verre.
- Les configurations préalables ont été réalisées par Céline Arseneault et Viveka Melki au printemps 2016 et chacune a été documentée : l’identification botanique, les mesures et le texte de description de chaque dossier inclus dans une description préliminaire des archives de Cantlie.
- 17 dispositions finales (incluant 19 morceaux) ont été encadrées par un encadreur d’expérience à « Au Coin des Artistes » à Montréal sous la supervision de Céline Arseneault pour l’objet de la conservation et afin de constituer la raison d’être principale de l’exposition Fleurs d’armes.