Je crois que l’amour maternel n’a pas de limite.
Le maternalisme patriotique de Julia Drummond symbolise l’engagement des Canadiennes à secourir les gens dans le besoin en temps de guerre. Les mères étaient déchirées entre le fait d’encourager leurs fils à aller à la guerre et la possibilité de ne jamais les revoir.
Julia Drummond se souciait profondément de la détresse des soldats canadiens. Elle mit en place le Maple Leaf Club à Londres, qui fut un lieu de rassemblement lors de leurs congés du champ de bataille. Elle a aussi créé le bureau de renseignements de la Croix-Rouge canadienne afin que les familles puissent connaître l’état de leurs proches se rétablissant dans les hôpitaux d’outre-mer. En 1915, son fils Guy a été tué durant la deuxième bataille d’Ypres.
– Viveka Melki
Julia Drummond (1861-1942)
En temps de guerre, les gens ont fait des choses remarquables. Peu de Canadiens ont davantage prouvé leur engagement à l’effort de guerre que Julia Drummond. Lorsque la guerre a commencé, elle fut leader dans les causes sociales à Montréal, mais aussi au Canada, et ce, pendant plus d’une décennie. Elle fut une militante engagée pour faire progresser la société dans laquelle elle vivait. Elle fit de la branche montréalaise du Conseil national des femmes, un puissant promoteur du changement social pour améliorer la condition des femmes.
La tragédie frappa lorsque son fils Guy fut tué à Langemark, en Belgique, durant la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915. Il avait 27 ans. Il est mort en essayant de rassembler les troupes coloniales françaises dans les tranchées occupées par les soldats canadiens alors qu’elles fuyaient une étrange vapeur verte, la première attaque au gaz moutarde de la guerre. Drummond essaya de les calmer dans un français presque parfait. Guy Drummond était décrit par un ami de la famille comme ayant tout : le charme, l’apparence séduisante, le don de parler aisément, qui laissait présager un excellent orateur. Il s’était marié quelques mois avant le début de la guerre, mais ne vivrait pas pour assister à la naissance de son seul enfant. Sa mort engendra un débat sur l’utilisation du français dans l’armée canadienne. Un débat qui sévit tout au long de la guerre. Drummond était parfaitement bilingue et perfectionna son français en étudiant à l’Université Sorbonne à Paris. Les circonstances tragiques de sa mort démontrèrent que peu d’officiers de l’armée canadienne pouvaient commander leurs troupes en anglais et en français.
La communauté montréalaise aurait pardonné à Julia Drummond si la mort de son fils chéri l’avait amenée à se retirer de ses causes sociales et à s’isoler dans l’intimité du deuil. Au lieu de cela, sa mort l’a conduite à en faire plus et à étendre sa philanthropie et ses connaissances organisationnelles pour servir autant de soldats canadiens que possible. Elle orchestra la création du Maple Leaf Club pour les militaires canadiens en Angleterre et travailla sans relâche pour la Croix-Rouge canadienne afin d’améliorer le sort des soldats loin de chez eux. Pas étonnant que les portraits d’elle en temps de guerre montrent une Julia Drummond aux traits tirés.
Pour en apprendre davantage sur Guy et Julia Drummond :
La mémoire de Guy Drummond a été honorée par l’artiste R. Tait McKenzie à travers une statuette de bronze qui se trouve dans la collection du Musée canadien de la guerre à Ottawa. À Montréal, une école porte son nom. Julia Drummond a été souvent mentionnée comme figure clé de l’histoire des femmes canadiennes et dans des articles sur la Croix-Rouge canadienne et le Maple Leaf Club pendant la Première Guerre mondiale.
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Cristal optique
« Chaque soldat est un fils voilé par les larmes de sa mère qui tient dans ses bras des marguerites et son amour éternel. »
– Mark Raynes Roberts
Mémoire olfactive
« Une odeur d’attachement, chaude et vanillée, inconditionnelle et profonde. Des notes de miel et de fleurs blanches, le parfum d’une vie. »
– Alexandra Bachand
Julia Drummond (1861-1942)
« En temps de guerre, les gens ont fait des choses remarquables. Peu de Canadiens ont davantage prouvé leur engagement à l’effort de guerre que Julia Drummond. »
– Alexander Reford
Lettre de Cantlie
Approche Botanique
Enjeux de conservation des spécimens botaniques de George Stephen Cantlie à être présentés dans l’exposition Fleurs d’armes
Expertise contractuelle de Céline Arseneault, botaniste et archiviste (botaniste à la retraite et bibliothécaire au Jardin botanique de Montréal) mai 2016.
Évaluation de l’état de conservation
- Les échantillons de fleurs séchées ont été conservés, pressés dans les lettres/papiers/enveloppes originaux pendant près de 100 ans, à l’exception d’une enveloppe contenant une fleur.
- Certaines fleurs avaient des morceaux de tissus ou de textiles collés à elles.
- Certaines fleurs avaient déteint ou laissé des traces sur les papiers.
- Les fleurs étaient sèches, friables et dans certains cas, très fragiles et brisées en morceaux (ceux-ci étaient contenus dans le papier et dans les enveloppes).
- Certaines enveloppes contenaient plus d’un échantillon et plus d’une espèce végétale.
- Les fleurs détiennent une valeur historique, mais aucune valeur de biodiversité en tant qu’herbier scientifique parce qu’elles n’ont pas été documentées comme telles.
- L’identification botanique a été réalisée conformément aux informations contenues dans les lettres (dates, lieux) et avec le matériel disponible (surtout des fleurs, les couleurs, quelques feuilles) pour l’identification provisoire du genre scientifique.
- Les fleurs ont une signification historique dans le contexte des archives de Cantlie, dans le cadre de la correspondance adressée principalement à sa fille Celia (ou exceptionnellement à sa femme ou à ses autres filles). Elles sont considérées comme «objets» inclus dans les Règles de description des documents d’archives par le Conseil canadien des archives: http://www.cdncouncilarchives.ca/RAD/RAD_Chapter11_Dec2002.pdf
- Le but principal de la présente évaluation était d’éviter l’altération de l’intégrité de ces objets.
- Les documents, les lettres et les enveloppes qui les accompagnent apportent une valeur significative importante (dates, en-têtes, timbres postaux, annotations, écritures, etc.) aux objets. Voir le lien ci-dessus.
Projet original pour l’exposition: inclusion de fleurs en pastilles de résine
- La proposition d’exposition initiale comprenait des fleurs contenues dans la résine polymère transparente (sous forme de pastilles) où chacune était temporairement encastrée dans une sculpture de cristal à des fins d’affichage.
Problèmes de conservation liés à la résine acrylique
- L’acrylique transparent et la résine de type polymère peuvent être utilisés de façon efficace pour les spécimens botaniques frais, toutefois: Les spécimens botaniques séchés sont organiques et fragiles. La friabilité augmente avec la sécheresse, l’âge et la manipulation. Le taux d’humidité et les changements dans l’environnement peuvent engendrer la détérioration par les moisissures, les acariens ou d’autres façons. Les pigments plus anciens et les spécimens botaniques euxmêmes sont aussi très sensibles à la chaleur et à la lumière. https://www.nps.gov/museum/publications/conserveogram/01‐03.pdf – http://conservation.myspecies.info/node/35
- Ce procédé de conservation des fleurs avec l’acrylique implique un processus de chauffage qui crée de l’énergie statique et de l’énergie thermique. L’énergie statique augmente la fragilité et le risque pour les spécimens d’exploser dans la résine.
- En raison de leur valeur historique, aucun des spécimens n’a pu être utilisé pour expérimentation afin de valider l’énoncé précédent.
- À ce stade, où les fleurs ont déjà été soumises au changement de couleur avec le temps, nous pouvons supposer que le recouvrement par polymère accélérerait la décoloration des fleurs.
- Aucune étude n’est disponible au sujet de la conservation à long terme (décoloration, détérioration) de la résine acrylique.
- Ce type de recouvrement n’est généralement pas conseillé pour les archives ou pour la conservation historique, car il modifie les spécimens.
- Ce type de recouvrement n’est PAS recommandé dans la littérature de la conservation pour le matériel organique plus vieux comme les spécimens botaniques et le papyrus (références disponibles sur demande)
- Pour ces raisons et considérant la détérioration éventuelle des spécimens, le recouvrement par résine acrylique n’était pas recommandé pour les fleurs de Cantlie.
Problèmes de conservation concernant le recouvrement entre deux panneaux de verre
- Même pressées, les fleurs séchées ont une épaisseur et certaines plus que d’autres. Cela fait en sorte qu’elles ne peuvent être enfermées facilement entre deux panneaux de verre (ou d’acrylique) avec un cadre, particulièrement en raison de leur fragilité mais aussi pour des questions pratiques et d’esthétique (par exemple, le type de colle transparente utilisée sur le verre, le type de cadre, etc.)
Le montage
- Tel que mentionné plus haut, les fleurs séchées vues comme des objets n’ont pas de valeur historique significative lorsqu’elles sont séparées des archives et des documents les accompagnant. La conservation d’archives vise à préserver toutes les parties d’un élément (ou un dossier historique).
- Produire une série de spécimens botaniques dans des cadres individuels viendrait à l’encontre de la conservation d’archives.
- Le montage flottant inclut un papier non acide texturé et blanc cassé.
- La colle de polymère stable pour l’archivage a été recommandée par l’Herbarium Marie-Victorin de l’Université de Montréal pour être utilisée sur les fleurs et nous l’utilisons également pour les documents.
- Après avoir étudié les exigences de transport de l’exposition et afin de minimiser le reflet et d’assurer une vue sans éblouissement, le cadre en acrylique de haute qualité recommandé par le musée, dans un acrylique antiéblouissement finition mate, a été utilisé à la place du verre.
- Les configurations préalables ont été réalisées par Céline Arseneault et Viveka Melki au printemps 2016 et chacune a été documentée : l’identification botanique, les mesures et le texte de description de chaque dossier inclus dans une description préliminaire des archives de Cantlie.
- 17 dispositions finales (incluant 19 morceaux) ont été encadrées par un encadreur d’expérience à « Au Coin des Artistes » à Montréal sous la supervision de Céline Arseneault pour l’objet de la conservation et afin de constituer la raison d’être principale de l’exposition Fleurs d’armes.