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 L’exposition itinérante Fleurs D’ARMES est présentée au Musée canadien de la guerre jusqu’au 7 janvier 2018.
Par Édouard Dufour, journal Adsum

Au cours de la Première Guerre mondiale, le soldat canadien George Stephen Cantlie a cueilli des fleurs dans les champs et les jardins d’une Europe ravagée par les combats, afin de les faire parvenir à sa jeune fille attendant son retour. Cent ans plus tard, ce rituel a servi d’inspiration pour la création d’une exposition multisensorielle mobile présentée au Musée canadien de la guerre, jusqu’au 7 janvier.

«Les gens seront surpris par l’émotion que leur causera l’exposition. Nous allons les faire puiser dans leur propre mémoire», mentionne Viveka Melki, cinéaste et créatrice de l’exposition, au sujet des thématiques humaines universelles abordées dans le cadre de celle-ci. Mme Melki ajoute qu’il est aussi «plus facile d’informer les gens après avoir créé un lien émotif avec eux».

Fleurs D’ARMES évoque la nature humaine en temps de guerre au moyen de représentations symboliques. Elle réunit des lettres et des fleurs pressées de Cantlie, des odeurs originales, des sculptures de cristal et le récit de 10 Canadiens qui ont personnellement vécu la Première Guerre mondiale. «Nous voulions rejoindre la jeunesse et les gens qui ne sont pas nécessairement familiers avec le milieu militaire», explique Mme Melki. L’exposition comporte dix stations qui mettent chacune en vedette une fleur cueillie par George Cantlie, le tout accompagné d’extraits de ses lettres.

Des sculptures de cristal optique, conçues sur commande par l’artiste torontois Mark Raynes Roberts, ainsi que des odeurs créées à Magog, au Québec, par la parfumeuse Alexandra Bachand, viennent complémenter l’exposition. «Le cristal représente la lumière dans la noirceur, parce que les gens qui vivent la violence des conflits conservent toujours un peu d’espoir au fond d’eux-mêmes», témoigne Viveka Melki.

Exposition itinérante

«On ne doit pas attendre que les gens viennent à nous chercher l’information. Avec une exposition qui se déplace, on a l’intention de créer un effet boule de neige pour rejoindre le plus de gens possible», ajoute Mme Melki, qui a œuvré pendant 12 ans à titre de cinéaste militaire. Il faudra attendre jusqu’en octobre 2018, afin de voir cette exposition qui sera de passage à Montréal pour une durée de plusieurs mois.

Réponse forte

«Les gens pleurent parfois lors de leur visite. Nous recevons aussi des témoignages hallucinants grâce au livre d’or que nous avons placé à la disposition des visiteurs», souligne la créatrice concernant la charge émotive que peut revêtir l’exposition. «Il est important de se rappeler le sacrifice et l’innocence perdue de ces militaires ayant traversé l’océan en temps de guerre», conclut Viveka Melki.